Le Comité de Décolonisation examine la situation du Sahara Occidental
Le Comité spécial des vingt-quatre de l'ONU, chargé de la décolonisation, a examiné aujourd’hui la situation du Sahara Occidental. Lors de la réunion, Ahmed Boukhari, le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU, a dénoncé l'occupation illégale de ce territoire, ainsi que le pillage des ressources naturelles par le Maroc.
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Comité spécial chargé d'étudier la situation en ce qui concerne l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.
Reprise de session de 2009 7e séance - matin
LE COMITÉ SPÉCIAL DES VINGT-QUATRE, CHARGÉ DE LA DÉCOLONISATION, EXAMINE LES SITUATIONS DE LA NOUVELLE-CALÉ DONIE ET DU SAHARA OCCIDENTAL
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S'agissant de la question du Sahara occidental, qui était inscrite à l'ordre du jour de ses travaux, le Comité spécial des Vingt-Quatre a décidé de transmettre tous les documents pertinents à l'Assemblée générale afin de permettre son examen par la Quatrième Commission, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation.
Avant de prendre cette décision, le Comité a entendu une intervention du représentant du Front Polisario, M. Ahmed Boukhari, qui a dénoncé l'occupation illégale du territoire par le Maroc, malgré l'engagement que ce pays avait pris en 1990 d'organiser un référendum d'autodétermination. M. Boukhari a rappelé que la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) avait été déployée en 1991, après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, et il a déploré que « les Accords de Houston de 1997 aient été rompus par le Maroc en 2004 ».
En juin 2007, a-t-il dit, le Conseil de sécurité a demandé aux parties d'engager des négociations qui n'ont pas avancé à cause des conditions inacceptables posées par le Maroc à la partie sahraouie.
Il a assuré qu'un Sahara occidental indépendant serait prêt à négocier avec le Maroc une relation stratégique couvrant les plans économique, de la sécurité, du commerce et des questions sociales.
À cet égard, il a dénoncé l'exploitation par le Maroc des ressources naturelles du Sahara occidental, notamment pétrolières, qui se fait en violation flagrante du droit international. M. Boukhari a rappelé que, selon l'avis rendu par l'ancien Conseiller juridique de l'ONU, Hans Corell, le Maroc n'est pas considéré par les Nations Unies comme puissance souveraine ou puissance administrante du territoire du Sahara occidental.
Il a également dénoncé les violations des droits de l'homme commises par le Maroc contre la population sahraouie, et a regretté que la tentative d'élargir le mandat de la MINURSO pour qu'elle puisse être saisie de cette question ait été rejetée par le Conseil de sécurité à deux reprises.
Avant la colonisation espagnole en 1884, « il n'y avait aucun lien entre le territoire du Sahara occidental et son colonisateur d'aujourd'hui », a ajouté le représentant du Front Polisario, avant de rappeler qu'en 1960, dans le cadre des revendications exprimées par le Maroc contre la Mauritanie sur le territoire, le Président Senghor, qui était à la tête du Sénégal à l'époque, avait estimé que certaines nations africaines avaient attrapé le virus de domination et d'exploitation qui animait les ex-colonisateurs européens.
Pour leur part, les représentants de la République-Unie de Tanzanie et de Cuba ont jugé aujourd'hui « totalement inacceptable » que le Sahara occidental reste le seul cas non résolu de décolonisation sur le continent africain. Ils ont rappelé que le droit du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination et à l'indépendance repose sur les principes du droit international, et ont souhaité que les parties parviennent à une solution garantissant au peuple sahraoui l'exercice de ce droit inaliénable dans le respect des principes énoncés dans la résolution 1514 de l'Assemblée générale. Si la délégation tanzanienne a mis l'accent sur l'importance des constatations du rapport de l'ONU concernant l'extraction des minéraux au Sahara occidental, le représentant cubain a rappelé le soutien apporté par Cuba à la cause du peuple sahraoui. Cuba accueille près de 500 étudiants sahraouis, a-t-il précisé. Le représentant du Venezuela a apporté le soutien de sa délégation à la déclaration du Front Polisario, alors que celui de la Côte d'Ivoire soulignait la nécessité d'explorer de nouvelles pistes et approches qui satisfassent à la fois le Maroc et le Front Polisario. Il a regretté que les quatre cycles de négociation menés à ce jour n'ont rien apporté à la résolution du contentieux.
La prochaine réunion du Comité spécial des Vingt-Quatre aura lieu demain, mercredi 17 juin, à 10 heures.
La dernière colonie d'Afrique
Depuis 1975, trois quarts du territoire du Sahara Occidental sont occupés par le Maroc. Une grande partie de la population originale vit encore dans des campements de réfugiés en Algérie. Ceux qui restaient dans leur pays originaire, sont subis aux violations graves des droits de l'homme, perpétrées par l'occupant marocain. Depuis plus de 40 ans les Sahraouis attendent l'exercice de leur droit légitime à l'autodétermination.
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