Déplacements forcées, surveillance, arrestations arbitraires, interdiction des organisations de droits humains, censure de la presse et censure de l’Internet. Les conditions dans lesquelles vit la population sahraouie dans le Sahara Occidental occupé, sont peu connues en Bélgique.
Les militants des droits humains au Sahara Occidental sont constamment sous surveillance et sans aucune liberté d’action. Au cours de 2006, 685 militants des droits de l’homme et manifestants pacifiques ont été arrêtés après avoir protesté contre l’occupation illégale.
Plusieurs organisations ont été interdite par des autorités marocaines, comme par exemple la fondation du Forum de Vérité et Justice - Section Sahara. Cette organisation a été interdite par un verdict en 2003. Les autorités marocaines pensaient qu’elle dérangeait l’ordre public et menaçait l’intégrité territoriale du Royaume marocain.
La photo dessous a été prise dans la prison surpeuplée « Le Prison Noir » à El Aaiun.
La loi marocaine est utilisée dans une grande mesure pour opprimer toute liberté de s’organiser et fortement limiter la liberté de la presse et le droit de l’expression. D’ailleurs, on est loin d’avoir un fondement légal pour toute persécution, détention et interrogatoire. Pendant la dernière Intifada qui a éclaté au mois de mai en 2005 avec de grandes manifestations, on a eu des rapports de cas graves de punition sur le champ de la désobéissance politique. La police a battu des manifestants avec des matraques. Un des manifestants est mort pendant ces actions. La police a aussi procédé à plusieurs arrestations, parmi d’autres, la militante des droits humains, Aminatou Haidar, et le très actif politiquement Ali Salem Tamek (ce dernier n’a même pas participé aux manifestations, mais a été arrêté de retour de l’étranger).
Au total une dizaine de délégations et plusieurs journalistes ont été éxpulsé du territoire au cours des années 2005 -2006. Maintenant il est courant qu’on refuse l’accès du territoire aux observateurs et aux journalistes. Entre autre il y a eu deux cas ces dernières années où des représentants du Parlement Européen n’ont pas eu le droit d’entrer au territoire occupé.
La liste des personnes « disparues » compte plusieurs centaines de noms.
Le mouvement de résistance, le Polisario, a été aussi critiqué pour des violations des droits humains fondamentaux, néanmoins pas dans la même mesure que le Maroc. Pendant beaucoup d’années, le Polisario était responsable de la détention de plusieurs centaines de Marocains comme prisonniers de guerre. Ceci a été l’objet d’une critique vive de la part de la société internationale. Tous ces prisonniers ont été libérés maintenant, les 404 derniers sont retournés au Maroc en août 2005.
La dernière colonie d'Afrique
Depuis 1975, trois quarts du territoire du Sahara Occidental sont occupés par le Maroc. Une grande partie de la population originale vit encore dans des campements de réfugiés en Algérie. Ceux qui restaient dans leur pays originaire, sont subis aux violations graves des droits de l'homme, perpétrées par l'occupant marocain. Depuis plus de 40 ans les Sahraouis attendent l'exercice de leur droit légitime à l'autodétermination.
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