Page d'accueil          Sur le groupe          Soutenez-nous          Contactez-nous     








Archives 2009
Archives 2008



Le Groupe est membre du:



Stop à la pêche UE au Sahara Occidental



Amnesty International Belgique demande enquête sur situation Yahya
19 mai. Déclaration publique d'Amnesty International: "Il faut enquêter sur les allégations de torture d'un défenseur sahraoui des droits humains."
Imprimez cette page    
À la veille du procès du défenseur sahraoui des droits humains Yahya Mohamed El
Hafed devant la Cour d'appel d'Agadir, Amnesty International sollicite la tenue
dans les meilleurs délais d'une enquête exhaustive sur les allégations de
torture qui ont marqué son procès en première instance. Plus particulièrement,
elle demande que les déclarations entachées d'allégations de torture n'ayant pas
fait l'objet d'investigations ne soient pas prises en compte.

L'organisation redoute que Yahya Mohamed El Hafed ait été condamné parce qu'il
défend les droits humains et soutient publiquement le droit à
l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. Elle craint qu'il ne
s'agisse d'un prisonnier d'opinion incarcéré uniquement pour avoir exprimé ces
idées. Il est membre du Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l'homme
(CODESA) et de la section de Tan-Tan de l'Association marocaine des droits
humains (AMDH). Le CODESA n'a pas pu tenir son congrès fondateur le 7 octobre
2007, les autorités locales de Laayoune ayant rejeté la demande d'autorisation
pour une réunion publique déposée par ses membres.

Yahya Mohamed El Hafed, actuellement en grève de la faim, a été condamné à une
peine d'emprisonnement de quinze ans le 9 octobre 2008, à la suite de
manifestations organisées à Tan-Tan contre l'administration marocaine au Sahara
occidental. Huit autres accusés jugés dans le cadre de la même affaire ont été
condamnés à des peines d'emprisonnement allant jusqu'à quatre ans. Yahya Mohamed
El Hafed a été arrêté le 29 février 2008 dans sa boutique, à Tan-Tan. Une fois
conduit au siège de la police judiciaire de la ville, il aurait été torturé afin
de lui extorquer des « aveux » qui ont fondé son inculpation ultérieure.

Il a été appréhendé deux jours après les manifestations organisées à Tan-Tan par
des Sahraouis qui revendiquaient le droit à l'autodétermination du peuple du
Sahara occidental, au cours desquelles un policier a été blessé, avant de
décéder par la suite. Amnesty International ne cautionne aucun acte de violence.
Une enquête indépendante et impartiale doit être menée afin d'identifier les
auteurs présumés, qui doivent être jugés dans le cadre d'un procès équitable – à
savoir d'une procédure qui déclare irrecevables les éléments de preuve ou les
déclarations extorqués sous la torture ou les mauvais traitements.

Yahya Mohamed El Hafed a affirmé qu'il n'avait pas participé à ces
manifestations, ce qu'ont corroboré des témoignages produits par ses avocats. En
outre, aucun élément attestant de sa présence lors de ces rassemblements n'a été
présenté au tribunal, y compris par les témoins à charge.

Tous les accusés ont déclaré qu'ils avaient été torturés, et notamment battus,
pendus par les pieds et privés de sommeil, au cours de leurs interrogatoires,
dans le but de les contraindre à signer des « aveux ». À l'instar du juge
d'instruction, le juge a ignoré ces allégations.

Amnesty International rappelle que, selon l'article 15 de la Convention des
Nations unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels,
inhumains ou dégradants, auquel le Maroc est partie, « toute déclaration dont il
est établi qu'elle a été obtenue par la torture ne [peut] être invoquée comme un
élément de preuve dans une procédure ». Dans le droit fil de leurs obligations
internationales, les autorités marocaines, qui ont remis leur rapport sur la
mise en œuvre de la Convention contre la torture au comité des Nations unies
chargé de veiller à son application en avril 2009, doivent faire en sorte que
toute allégation de torture fasse l'objet d'investigations impartiales dans les
meilleurs délais.

Lors de l'audience du 13 mai 2009, la Cour d'appel d'Agadir se doit également
d'examiner des allégations plus récentes selon lesquelles Yahya Mohamed El Hafed
a subi des actes de torture et d'autres mauvais traitements à la prison
d'Inzegane, à Agadir, le 3 avril, et est maintenu à l'isolement prolongé dans
une cellule froide, sans lit, couverture, ni aération convenable, depuis son
transfert à la prison d'Aït Melloul le 4 avril.

Amnesty International est d'autant plus préoccupée que, selon certaines
informations émanant d'autres détenus, Yahya Mohamed El Hafed est en mauvaise
santé et souffre d'asthme et de rhumatismes. Il aurait été encore affaibli par
la grève de la faim qu'il observe depuis le 4 avril pour protester contre les
actes de torture et les mauvais traitements qui lui ont été infligés.
L'administration pénitentiaire a exigé que ses proches présentent une
autorisation délivrée par le directorat des prisons à Rabat, à plus de 600
kilomètres d'Aït Melloul – les empêchant dans les faits de lui rendre visite.
Aussi Yahya Mohamed El Hafed n'a-t-il pas vu sa famille depuis le 4 avril.

Amnesty International invite les autorités marocaines à faire en sorte qu'il
bénéficie d'un procès équitable et, à moins que des preuves convaincantes ne
soient produites devant la Cour pour étayer les charges retenues contre lui,
qu'il soit libéré.

Complément d'information Le statut du Sahara occidental est un sujet tabou au
Maroc et les autorités combattent les thèses prônant son indépendance. Les
Sahraouis partisans du droit à l'autodétermination et à l'indépendance de la
région, ainsi que les défenseurs des droits humains et les journalistes qui
surveillent et dénoncent les atteintes aux droits humains commises par les
forces de sécurité marocaines dans ce contexte, sont exposés à des mesures
d'intimidation et de harcèlement, à des poursuites, voire à des placements en
détention. Les militants sahraouis continuent d'être en butte à des obstacles
administratifs motivés par des considérations politiques, qui les empêchent
d'enregistrer officiellement leurs associations.

Depuis 2005, des dizaines de Sahraouis ont été inculpés de comportement violent
et incarcérés après avoir été arrêtés dans le cadre ou à la suite de
manifestations contre l'administration marocaine au Sahara occidental. Nombre de
personnes interpellées affirment qu'elles ont été torturées ou maltraitées dans
le but de leur extorquer des « aveux », de les dissuader de poursuivre les
protestations ou de les sanctionner pour leurs revendications concernant le
droit à l'autodétermination. Quant aux autorités marocaines, elles ne cessent de
faire valoir que les personnes incarcérées, loin d'être détenues pour leurs
opinions, ont pris part à des actes criminels. Vivement préoccupée par l'équité
de leurs procès, Amnesty International déplore notamment que certaines preuves
entachées d'irrégularité en raison d'allégations de torture ou d'autres mauvais
traitements ne fassent pas l'objet d'investigations et que les accusés ne soient
pas autorisés à faire citer des témoins à décharge.


Source: http://www.amnestyinternational.be



    

Haut de page




FR  NL EN FR
La dernière colonie d'Afrique
Depuis 1975, trois quarts du territoire du Sahara Occidental sont occupés par le Maroc. Une grande partie de la population originale vit encore dans des campements de réfugiés en Algérie. Ceux qui restaient dans leur pays originaire, sont subis aux violations graves des droits de l'homme, perpétrées par l'occupant marocain. Depuis plus de 40 ans les Sahraouis attendent l'exercice de leur droit légitime à l'autodétermination.
Livre: Le droit international et la question du Sahara Occidental

tn_flyer_french_510.jpg

Selon nous, la première publication traitant des aspects jurisdiques du conflit du Sahara Occidental. Disponible en anglais et en français. Commandez le livre ici.